Voici quelques éléments de réponse :
Une fois dissous dans l'eau, le percarbonate de sodium se dissocie en eau oxygénée (H2O2) et en carbonate de sodium.
L'eau oxygénée est un oxydant puissant qui va aller attaquer les pauvres molécules organiques qui traineraient par là. La question c'est : comment optimiser l'utilisation de H2O2 ?
En fait le problème de H2O2 c'est qu'il est peu stable, c'est à dire qu'il est capable de réagir sur lui même pour former de l'eau et de l'oxygène (il se dismute). Et toute l'eau oxygénée qui se dismute c'est de l'eau oxygénée qui n'ira pas décaper nos surfaces. Cette dismutation est plus rapide quand il fait chaud et en présence de certains métaux (si vous avez une gourmette en argent vous pouvez vous en rendre compte simplement : ça fait des bulles).
Dans notre cas on peut dire que l'augmentation de la température :
-Facilite la dissolution du percarbonate (dans l'eau froide c'est la plaie).
-Augmente la vitesse d'oxydation de la crasse par H2O2.
-Diminue la stabilité de la solution.
Du coup pour que la solution reste efficace un certain temps on doit se placer dans une gamme de température raisonnable. Dans
ce papier, on voit que à seulement 30°C, la solution perd la moitié de son efficacité en une demi-heure (figure 1).
A 50°C, la solution se décompose 10x plus rapidement, ce qui donne une demi-vie de 3 minutes ! (Et une solution totalement inefficace en moins de 10minutes !
)
Donc pas besoin de chauffer trop votre chemipro, bien au contraire ! Un peu tiède pour que ça se dissolve bien et c'est bon
Un autre indice : les produits ménagers type poudre oxy-action pour machine à laver (composées pour plus de la moitié de percarbonate) recommandent de ne pas dépasser 40°C.
PS : La faible stabilité des mélanges H2O2/carbonates explique peut-être pourquoi l'UE n'a toujours pas validé cette mixture en tant que biocide, le temps de trouver un protocole fiable (ce qui mettrait enfin un terme au débat chemipro vs Starsan
), alors que H2O2 est reconnu depuis longtemps comme désinfectant.