Eeeeet non... hélas.
C'est une mesure dont la procédure est normalisée, en spectrophotométrie, sur une longueur d'onde donnée.
Donc dans les bonnes conditions, c'est à dire les conditions de brassage de l'industrie des années 70 ça marche correctement et 1 IBU = à peu près 1ppm d'AA.
Mais dès qu'on ajoute des houblons hors-flamme, la mesure en labo va détecter des composants qui ne sont pas des AA isomérisés.
Donc les IBU ne sont plus corrélés au taux d'iso-aa réel, et les deux ne sont plus corrélés à l'amertume perçue non plus.
Tout ça n'est pas forcément très grave, il suffit d'être prévenu, et maintenant si on a vraiment besoin de précision on peut faire de la chromatographie pour avoir les quantités composé par composé.
Sauf que, et c'est là le point important :
Je m'en suis expliqué ailleurs, mais un certain nombre de logiciels se sont mis à copier-coller une formule pompée sur un blog, dont l'auteur a montré qu'elle ne fonctionnait pas, pour calculer différemment les ajouts hors-flamme/aromatique/hopstand/whirlpool/au refroidissement.
Du coup ça entretient une fausse idée de ce qu'est un IBU.
Et ce n'est pas fini, par exemple il y a 6 mois Brad Smith a découvert :
- que la formule de Tinseth donnait une estimation des IBU pré-fermentation
- que du coup les calculs d'IBU sont déconnectés des mesures réelles (sans déconner)
- mais on s'en fiche, puisque les IBU ne sont plus une mesure de l'amertume mais un outil pour concevoir des recettes.
Cet article magique est à lire ici :
Some Surprising Thoughts on IBU Levels and Beer
Spéciale dédicace aux gens qui m'envoient des mails d'insultes sur le mode
"aBruti Birsmsisse ai plus précy que Jaulibullle les IBU sont fo".
Sinon, pour ceux qui sont encore intéressés par la réalité, ce que raconte PM est exact.
Petite précision :
Les humulinones sont 66% aussi amères que les iso acides alphas, les hulopones à hauteur de 84%, et les alphas non-iso 10%.
Bon courage avec tout ça